vendredi 10 février 2012

Les tapisseries de l'Apocalyse de Saint Jean, présentées par André Lejard en 1942...

S'il est une visite de monument ou de musée que je vous conseille de ne pas faire sans guide, c'est bien la visite du château d'Angers et plus précisément celle des tapisseries de l'Apocalypse de St Jean ! Brodées à l'attention du peuple et des fervents catholiques analphabètes que comptait la population d'alors, elles étaient présentées une ou deux fois par an, seulement, sur les remparts. Donc, beaucoup de symboles ! Et comme nous avons perdu la gymnastique intellectuelle pour comprendre ces symboles, il nous faut, aujourd'hui, un guide…


Le nôtre était très sympa. Il faut dire que début janvier, nous n'étions que quatre à l'écouter. Alors, pas moyen d'échapper, ne serais-ce qu'une seconde, à ses éclaircissements ! Je vous en fais donc profiter et vous propose, si vous désirez approfondir le propos, d'acquérir pour vil prix (terme à connotation médiévale qui met dans l'ambiance…) un ouvrage d'André Lejard édité par la maison Albin Michel en 1942, reproduisant le texte de l'Apocalypse, avec en regard, la photographie de la tapisserie qui s'y réfère. Je ne sais pas où étaient les tentures à cette époque ; peut-être dans la cathédrale, exposées de façon ponctuelle ? De 1954 à 1956, on a construit pour les accueillir une galerie au château d'Angers. Cette galerie a été modifiée en 1998, car elle présentait de larges baies vitrées qui laissaient pénétrer la lumière du soleil et celle de la lune, ce qui dégrada énormément les couleurs [on ne ferait pas ça pour une bibliothèque nationale, bien sûr !]. Aujourd'hui les tentures sont conservées dans un lieu sombre, à une température constante, pour mieux les protéger.


Mais qu'est-ce donc que l'Apocalypse de Saint Jean ? Après la Résurrection, Jean, l'apôtre chouchou de Jésus-Christ, est allé en Samarie prêcher avec Pierre, où il montre beaucoup d'ardeur à organiser la jeune Église de Palestine. Persécuté par les Romains, il fuit jusqu'à l'arrêt d'Éphèse ou il réalise des miracles et baptise de nombreuses personnes...


Amené à Rome pour être présenté à l'empereur Domitien, il lui montra que sa foi en Jésus-Christ était plus forte que toutes les puissances terrestres. Il subit à Rome, à la porte latine, le supplice de l'huile bouillante [il est souvent représenté à côté d'une marmite], dont sa virginité lui aurait permis de sortir indemne. Ayant été fouetté juste avant, ses blessures auraient même disparu malgré l'huile brûlante.


L'empereur l'envoie en exil sur l'île de Patmos. Jean reçoit alors, du Christ, une vision de l'Apocalypse. Jean s'agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » Puis il lui révèle ce qui doit arriver à la fin des temps : L'accroissement de l'iniquité, la venue de l'Antéchrist, son combat contre les fidèles et sa lutte ultime qui le jettera finalement pour toujours en Enfer avec le diable et ses anges maléfiques. Jean contempla alors les bouleversements du Monde, la consommation de toute chose sous le feu divin, puis le triomphe du Fils de l'homme, la résurrection de tous au jugement dernier, et enfin sa descente sur terre où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes…


C'est simplement çà l'Apocalypse ! Essayez donc de mettre ceci en broderie !! C'est ce que fit Hennequin de Bruges avec la fameuse tapisserie d'Angers, ce chef-d’œuvre de l'art médiéval qui fut tissé au XIVeme siècle. A lire et à regarder avec des yeux attentifs, bien évidemment... Pierre


Nb : Saint Jean est souvent représenté avec un calice dans la main, d'où sort un serpent, comme sur la peinture présentée en frontispice. Encore un symbole, me direz-vous… Mais me le direz-vous ? ;-))


LEJARD (André). Les tapisseries de l'apocalypse de la Cathédrale d'Angers. Accompagnées du texte de l'Apocalypse de Saint-Jean dans la traduction de Le Maistre de Sacy. Albin Michel, Paris 1942 .In-4 en feuilles sous étui cartonné. Couverture rempliée. Titre en blanc sur fond rouge et noir. Maquette de Guiton Chabance. Planches en héliogravure gravées et imprimées par Defossés-Néogravure. Bon état. Jaquette légèrement frottée. 35 €+ port

1 commentaire:

Pierre a dit…

Réponse : Jean est le seul martyr (celui qui consent à aller jusqu’à se laisser tuer pour témoigner de sa foi plutôt que d’abjurer) qui réchappa à son martyre… Pour prouver la supériorité de la foi catholique sur le culte des éphésiens, il dut boire un breuvage empoisonné par des serpents venimeux… Et il survécut !