vendredi 19 avril 2013

La République de Martigues par Charles Maurras, royaliste...


C'est un article dans La Provence qui m'a fait choisir l'ouvrage à présenter aujourd'hui. En effet, la demeure  familiale de Charles Maurras léguée par la famille à la ville de Martigues est comme la dernière chausse-trappe tendue par cet archéo-royaliste à une cité archéo-communiste…


" Le lys et la faucille (avec le marteau) ne font pas bon ménage. Cette alliance contre-nature et inédite a pourtant été scellée à Martigues... Il ne s'agit certes pas d'un mariage politique mais d'un accord patrimonial. Une mairie communiste qui hérite d'une bastide ayant appartenu à un royaliste, ultra-nationaliste et farouchement anti-révolutionnaire, l'histoire n'est vraiment pas banale ! Cette bastide, c'est la Maison du Chemin de Paradis dont l'ancien propriétaire n'était autre que Charles Maurras, le célèbre fondateur de l'Action française, mort il y a un peu plus de soixante ans.


C'est dans cette même bastide qu'en septembre 1997, s'était déroulée une cérémonie officielle : feu Jacques Maurras, le neveu et fils adoptif du penseur de droite droite, remettait les clés du domaine au maire Paul Lombard pour 1 franc symbolique. "Mon mari n'avait fait qu'appliquer les dernières volontés de son père, raconte Nicole, l'épouse de Jacques Maurras, qui est décédé en 2004. Charles Maurras avait lui-même entrepris les démarches, au sortir de la guerre, pour que le domaine familial soit cédé à la Ville de Martigues mais à l'époque, le conseil municipal avait refusé". Il faut dire que le contexte n'était pas du tout favorable à une telle offre ! Le 28 janvier 1945, Charles Maurras, qui fut un soutien inconditionnel du régime de Vichy, venait d'être condamné pour intelligence avec l'ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité ; l'écrivain perdait par la même occasion son fauteuil à l'Académie française...


Il aura donc fallu attendre plus d'un demi-siècle pour que le "voeu sacré" et testamentaire de l'ancien propriétaire des lieux, mort en 1952, soit exaucé. Charles Maurras était un amoureux de Martigues, il a glorifié la ville et c'est au nom de la sauvegarde du patrimoine, architectural et littéraire, qu'il a souhaité en faire don à la collectivité.


Mais pour la municipalité actuelle, avoir hérité de cette bastide n'en reste pas moins, d'un point de vue idéologique, encombrant. Elle en fait une promotion à contre-cœur.  A l'entrée du domaine, aucune plaque officielle rappelant le nom du donateur n'est accrochée. Et il ne s'agit pas d'un oubli ! C'est aussi à titre exceptionnel, qu'elle ouvre ses portes aujourd'hui à une centaine de royalistes, admirateurs du fondateur de l'Action française.


Le plus grand laudateur de la ville fut pourtant Charles Maurras. Le prestigieux ouvrage que je propose à la vente aujourd'hui en est une preuve tangible. Parfaitement illustré, il est étayé d'une remarquable étude historique et sociologique de la ville. Un livre qui appartient donc au patrimoine provençal et qui dépasse de beaucoup les conflits politiques des intervenants actuels…


D'un autre côté, nous sommes très mal placés pour donner des leçons à Martigues, nous qui faute d'assumer notre passé, n'avons toujours érigé de statue de Tartarin à Tarascon  Pierre


MAURRAS (Charles). La République de Martigues. Paris, Editions du Cadran, s.d. (1929). Un volume in-folio de 109 pp. Ouvrage broché, couverture rempliée illustrée. Edition de luxe, tirée à 1000 exemplaires numérotés, celui-ci est l'un des 950 sur vélin d'Arches. Texte illustré à chaque page de reproductions photographiques d'après les clichés de Saint-Marc Jaffard, et de bandeaux et lettrines gravées sur bois par Robert Joël. Menus défauts, quelques piqûres sur la couverture. Bel état intérieur. Vendu

3 commentaires:

Anonyme a dit…

A Martigues tout est possible ; C'est en pensant à ses habitants qu'a été créé le mot "martingale", pour désigner une absurdité naïve.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Oui, mais alors quid de la martingale du vêtement ? Un accessoire absurde ? Dans cet ouvrage Maurras fait un sort à la tradition qui ferait du nom de la cité Martigues un dérivé du culte de Sainte Marthe - Marticum - Martigues... Pierre

Anonyme a dit…

S'il faut en croire les étymologistes, cet embryon de ceinture fixé sur le derrière d'une veste se nomme martingale par analogie avec les anciennes "chausses à la martingale" dont le pont est à l'arrière, d'une manière qui semble bizarre.

Jean-Michel