mardi 21 mai 2013

Jean Aicard, roi de Camargue...


La semaine prochaine, c'est le pèlerinage des Saintes-Maries. Passée la légitime appréhension des commerçants et des habitants qui savent que la réputation des pèlerins n'est pas toujours usurpée, on oublie souvent que cette manifestation est une véritable expression de la foi pour la  communauté gitane qui vient du monde entier.


Ces fêtes remontent au moyen-âge et leur cérémonial est toujours le même. La foule, cierges en main, chante et acclame les Saintes Maries (Sainte Marie Jacobé et Sainte Marie Salomé, patronnes des Saintes Maries de la Mer) et Sara, la servante (la patronne des gitans).


Ce pèlerinage est, en fait, d'institution récente. En 1935, le Marquis de Baroncelli et quelques gardians de Camargue, soucieux de donner aux gitans une place qu'ils n'avaient pas (ils n'étaient encore à cette époque que quelques centaines, perdus dans la grande foule des pèlerins de Provence et du Languedoc), obtinrent d'organiser avec les gitans de la région cette marche vers la mer en souvenir de l'arrivée de "leur Sainte".


On doit à Jean Aicard (1848–1921) d'avoir fait  vivre avec talent cette Camargue de la fin du 19eme siècle, avec ses gardians et ses traditions, ses fêtes et son pèlerinage aux Saintes-Maries.


Né à Toulon, poète, romancier et auteur dramatique, Jean Aicard, profondément marqué par son enfance méridionale, se fit le chantre de la Provence. Auteur de pièces de théâtre (Pygmalion, Othello ou le More de Venise, Le Père Lebonnard), il écrivit aussi des romans dont le plus célèbre fut Maurin des Maures (1908).


Pierre Loti en le recevant sous la coupole le 23 décembre 1909, le présenta comme un écrivain d'une profonde humanité. C'est ce que vous pourrez découvrir en lisant le Roi de Camargue…Ce Roi de Camargue est le chef-gardian Jacques Renaud, invincible sur le sable des arènes. Il est fiancé à Livette, la fille de son maître.


Un avenir heureux leur semble promis lorsqu’une troublante bohémienne, la Zinzara, vient semer la discorde entre les jeunes gens… Renaud se laisse envoûter par la bohémienne. Livette mourra d’avoir voulu surprendre les deux amants et Renaud, inconsolable, se jettera dans la mer ! Classique...


Le Roi de Camargue, écrit en 1890, est le premier roman de Jean Aicard. L'édition originale que je propose aujourd'hui à la vente est illustrée par des dessins de Georges Roux, illustrateur des romans de Jules Verne. Une des gravures attire l’œil du connaisseur... et l'on constate, qu'en Camargue, la lune est aussi belle que le soleil ! Pierre


AICARD (Jean). Roi de Camargue. Emile Testard, Paris 1890. Un volume fort in-8. Reliure demi-basane fauve à coins, dos à trois nerfs orné, titre et auteur bordés d'un filet et d'une roulette dorés, encadrement des plats par une roulette dorée, gardes colorées, tranche supérieure dorée. [5ff – page de titre - frontispice], 384pp. Illustrations par George Roux. 78 bois gravés in texte, 14 planches hors texte sous serpente gravées à l'eau forte par Ruet (vérifié), dont une en frontispice. Tirage de grand luxe à 1000 exemplaires,  le nôtre : un des 925 sur papier vélin du Marais (n° 683). Dorures frottées sur le dos, rares rousseurs claires. Bel exemplaire. Vendu

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