mardi 7 mai 2013

Un bibliophile du 18eme siècle. M. de Paulmy…


Né en 1722, Monsieur de Paulmy, remplaça en 1748 l'abbé Gabriel Girard à l'Académie où il fut reçu par Claude Gros de Boze. Les Académiciens de moins de trente ans ne courent plus les rues, de nos jours. Notre benjamin est aujourd'hui une benjamine fraîchement rentrée sous la coupole, je crois…


La bibliothèque du marquis de Paulmy fut à l’origine de la Bibliothèque de l’Arsenal.  Sa bibliothèque, l’une des plus belles jamais réunies par un particulier, comprenait essentiellement des auteurs français et particulièrement de la poésie; il en dressa lui-même le catalogue et plaça en tête d’un grand nombre de volumes des notices manuscrites, dictées ou écrites par lui, qui fournissent souvent des indications intéressantes et témoignent d’un goût littéraire très sûr.


Il habitait un logement dans le bâtiment de l’Arsenal, où il s’installa en 1757, grâce à son oncle le comte d’Argenson, ministre de la guerre. C’est aussi sous sa direction qu’il fit ses premiers pas dans le domaine de la bibliophilie. Après plusieurs ambassades en Suisse, en Pologne et à Venise, le marquis de Paulmy met un terme à sa carrière diplomatique en 1768 et se retire définitivement à l’Arsenal. Il  fréquente les milieux érudits, se passionne pour la littérature médiévale et se consacre à l’enrichissement de sa bibliothèque.


Celle-ci a pour noyau la bibliothèque de son oncle, riche de plus de 14 000 ouvrages, dont les manuscrits des ducs de Bourgogne constituent le fleuron. La collection s’accroît par des achats effectués auprès des libraires de toute l’Europe, par des acquisitions dans les ventes aux enchères, voire par l’achat de bibliothèques entières, telle la seconde partie de la vente La Vallière, acquise en bloc en 1786. Il rassembla une collection qui, en 1785, comprenait 52 000 volumes, dont 2 412 manuscrits et 592 portefeuilles d’estampes. Cette bibliothèque comportait aussi une collection de médailles et de livres de musique.


Cette immense collection lui servira à éditer la Bibliothèque universelle des romans en quarante volumes, et les Mélanges tirés d’une grande bibliothèque en soixante-cinq volumes. Contrairement au duc de La Vallière, le marquis de Paulmy ne se sépara que rarement de certains de ses ouvrages. La crainte de voir sa bibliothèque dispersée après sa mort le poussa à offrir sa collection à Louis XVI, à la seule condition de remplacer Jean-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi, mort le 1er avril 1784... Cette proposition fut refusée  et le 20 juin 1785, le marquis de Paulmy vendit sa bibliothèque au comte d’Artois, moyennant 412 000 livres et l’assurance de conserver la jouissance de sa collection jusqu’à sa mort.


Comme je n'avais pas d'ouvrages de sa bibliothèque à vous proposer (j'ai emprunté l'ouvrage aux Armes du marquis à la BNF), j'ai pensé que son discours de réception à l'Académie pourrait combler le laudateur intègre ou le thuriféraire*… Pierre  

* J'ai commencé le billet du jour par ce joli mot menacé d'extinction... Pour le placer, il m'a suffit de mettre du texte devant  ;-))


PAULMY & GRESSET. Discours prononcez dans l'Académie françoise le jeudi 4 avril 1748 à la réception de M. de Paulmy et de M.Gresset. A Paris, de l'imprimerie de Jean-Baptiste Coignard, 1748. Plaquette in-4 de 32 pages. 30 € + port

3 commentaires:

Pierre a dit…

De nombreux lecteurs savent que la bibliothèque fut occupée par un grand bibliophile du 19ème siècle : Charles Nodier. Mais quel grand poète fut aussi le bibliothécaire de l’Arsenal à la fin du 19ème siècle ? Pierre

Anonyme a dit…

Fin dix-neuvième ? On me signale dans l'oreillette que ce serait plutôt début vingtième...
Mais de si peu. :-)

Jean-Michel

Pierre a dit…

Bien entendu, Jean-Michel, José-Maria de Heredia fut nommé conservateur en 1901 ;-)) Pierre