mardi 14 mai 2013

Voyage pittoresque en Allemagne fait par Xavier Marmier, infatigable voyageur...


Jean-Marie Xavier Marmier est né à Pontarlier en 1808. La famille de son père, Jean-François Xavier, receveur des douanes, est l’une des plus anciennes de Frasne (village du Jura incontournable quand on veut prendre le train…). Quoique très intelligent, il ne se montre pas particulièrement bon élève. Au cours de sa deuxième année au séminaire de Nozeroy (village du Jura incontournable quand on veut faire du vélo…), il s’enfuit et refuse d’y retourner. Il fera ainsi plusieurs établissements jusqu'à sa majorité. Il part ensuite tenter sa chance à Besançon. Après quelques mois à la bibliothèque municipale, il abandonne son poste et part pour Paris où il rencontre Charles Nodier (également Franc-Comtois) qui lui trouve une place de secrétaire. Disposant de temps libre, il publie, en 1830, son premier livre Esquisses poétiques.


En 1831, toujours avide de changement, Xavier accepte le poste de rédacteur d’un nouveau journal L’Indépendant de la Haute-Saône, à Vesoul. À partir de 1832 commencent ses pérégrinations sur tous les chemins de l’Europe. Il part pour Berlin, via Leipzig où il apprend l’allemand dans une famille. En 1833, il est à Dresde, puis à Berlin et contribue à la Revue germanique, ainsi qu’à d’autres journaux. Xavier revient à Paris où il est accueilli par Charles Nodier avec la recommandation de leur ami commun Charles Weiss, bibliothécaire à Besançon. En 1835, il publie ses études sur Goethe, puis, en 1836, L’ami des petits enfants, traduit du hollandais qu’il a appris en se promenant. Cette même année, il est chargé par M. Guizot d’une mission dans les pays du Nord. Il débarque en Islande en 1836. En 1837 et 1838, il parcourt la Suède, la Norvège et la Laponie. Grand voyageur, donc…

À son retour en France en 1839, il est nommé professeur de littérature étrangère à la faculté de Rennes, où il a un immense succès. Il n’y reste que quelques mois, repris par la fièvre du voyage. Il part en mission au Spitzberg et rédige ses souvenirs à son retour, alors qu’il est nommé bibliothécaire au ministère de l’Instruction publique à Paris où il avait de nombreuses et brillantes relations. En 1842, il part pour la Russie, la Finlande, la Pologne.


En 1843, il épouse à Pontarlier une jeune Franc-Comtoise âgée de dix-huit ans, Françoise Eugénie Pourchet. Un an plus tard, il perd son épouse avec l’enfant qu’elle vient de mettre au monde. En 1846-1847, Xavier Marmier repartira en voyage en Orient, en Algérie, en Russie puis au Canada pour échapper au spectacle de la Révolution… En 1853, c’est l’Antarctique, puis le Monténégro, le Danube et le Caucase. Il faudra bien qu'il pose ses valises un jour !


Le 19 mai 1870, Xavier Marmier est élu à l’Académie française. En 1877, après un échec aux élections législatives à Pontarlier, Xavier Marmier rentre à Paris à peine déçu et dit : « Je n’ai rien à reprocher à mes chers Pontissaliens ; ils m’aiment beaucoup, mais nous ne parlons pas la même langue politique. Je suis resté fidèle à mes convictions de 1830. Je suis trop vieux pour changer de cocarde. » Il meurt à Paris le 11 octobre 1892.


L’œuvre de Xavier Marmier, considérable, est fort variée. Ses récits de voyages sont remplis de remarques savantes, d’anecdotes que sa grande connaissance des langues lui permettait de relater avec justesse. C'est ce que vous constaterez en lisant cet ouvrage.

Jusqu’à la fin de sa vie, Xavier Marmier fut un grand amateur de livres, non seulement de livres de grande valeur mais aussi d’ouvrages plus ordinaires qu’il achetait chez les bouquinistes des quais de la Seine et qu’il conservait précieusement dans sa bibliothèque, comme le faisait son mentor, Charles Nodier. Dans la tombe, il n'oublia pas d’ailleurs ses amis bouquinistes auxquels il légua la somme de mille francs pour, précisait-il,  « se payer un dîner et passer une heure pleine d’entrain en pensant à moi » nous rappelle Pierre Piney qui lui a consacré un bel article. Si vous voulez prolonger son mécénat, vous savez ce qu'il vous reste à faire ;-)) Pierre

MARMIER Xavier. Voyage pittoresque en Allemagne. Partie Septentrionale (la partie méridionale est abordée dans un autre ouvrage). Morizot, Libraire-éditeur [1859]. Un volume au format petit in-4. Reliure éditeur en demi-chagrin rouge, dos à 4 nerfs souligné de filets à froid et de pointillés dorés, orné de caissons avec filets et motifs dorés, plats estampés avec encadrements recouverts de percaline cerise, toutes tranches dorées. 18 Illustrations en N/B et 2 illustrations en couleur hors texte de MM. Rouargue Frères. 516 pp. Quelques rousseurs clairsemées marquées sur les serpentes, plats légèrement salis et menus défauts dont il a été tenu compte dans l'estimation très raisonnable de l'ouvrage. Gravures magnifiques. Vendu

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