jeudi 7 novembre 2013

Albert Camus et Gérard de Villiers...

Hommage à Gérard de Villiers...
" Si Camus n'était pas mort dans un accident de voiture à 47 ans, il aurait 100 ans aujourd'hui... " La belle affaire ! Si ma sœur en avait eu à la naissance, mes parents l'auraient appelé Robert… L'intitulé des accroches radiophoniques du matin me laisse parfois sans voix.


Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, par exemple, tenez : Triste : « On vient d'apprendre le décès d'un grand philosophe
mort il y a cinquante trois ans » - Amical : « Une pensée pour Albert Camus qui nous manque terriblement » - Provocateur : « c'était un écrivain engagé ! Que dis-je, un écrivain engagé ? ... C'était un modèle ! » - Sage : « Il écrivait en mots simple, et alors ? La philosophie a t-elle besoin d'être intimidante ? ». Voilà ce qu'à peu près, cher journaliste, vous auriez dit si vous aviez un peu de lettres et d'esprit : Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres, vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !


Il partage d'ailleurs le qualificatif avec notre ministre de la Culture bourgeoise qui n'a pas jugé bon de rendre hommage à Gérard de Villiers, écrivain populaire français mort à l'âge de 83 ans, comme le veut la coutume. " C'était  par choix " a-t-elle dit. Aurait-elle été choquée par les passages érotiques qui traversent l'œuvre de Gérard de Villiers dont on se souvient qu'il faisait illustrer chacun de ses opus par une créature largement dénudée ? C'est fort possible.


Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à la disparition d'un écrivain, fusse t-il populaire, risque d’être condamné à mort. Albert Camus disait qu'il devenait alors étranger à la société où il vit, en marge dans les faubourgs de sa vie privée… Associer Albert Camus et Gérard de Villiers dans ce même billet pouvait paraître surprenant. Est-ce le fait d'un méchant rhume que je traîne depuis  une semaine, j'ai l'impression d'être d'une humeur exécrable, ce matin ;-))  Pierre


CAMUS (Albert). Carnets (janvier 1942 - mars 1951). Paris, Gallimard, 1964, in-8, broché, 350 pp. Édition originale. Grand papier. Un des 310 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (n°222). Très bel exemplaire non coupé. 150 € + port

Aucun commentaire: