vendredi 8 novembre 2013

La femme et l'amour au 19eme siècle par Jeanne de Flandreysy.


Petite promenade dans Avignon… Vous arrivez devant le portique du Palais du Roure : Au XIXe siècle, l’hôtel de Baroncelli-Javon fut désigné par Frédéric Mistral qui le fréquentait assidûment, sous le nom de « Palais du Roure » (palais du chêne). Il devint alors un foyer de renaissance de la culture provençale.


En 1908, l’Hôtel fut vendu par la famille. Après avoir subi des préjudices considérables, il fut sauvé in extremis en 1918 par Jeanne de Flandreysy, dont je présente un rare ouvrage à la vente aujourd'hui (dans deux présentations différentes). Femme énergique et déterminée, collaboratrice du mécène marseillais Jules-Charles Roux, grande admiratrice et amie de Mistral, elle décida dès lors de se consacrer corps et âme à « l’œuvre de sa vie » : rendre son prestige à cette demeure.


Son mariage, en 1936, avec le commandant Espérandieu, éminent archéologue et membre de l’Institut, apporta une dimension nouvelle à l’institution, par la création de la Fondation Flandreysy, dont la ville d’Avignon hérita par donation en 1944.


Une aile est consacrée aux bibliothèques et archives concernant tout particulièrement la Provence et les régions de langue d’oc ainsi que la littérature de l’Italie du Moyen Age (Pétrarque, Dante…) et des pays latins en général.


Le Palais du Roure propose au visiteur des collections parfois inattendues, comme ces quelques souvenirs du philosophe et économiste britannique John Stuart Mill qui mourut à Avignon en 1873. Parmi ses trésors, la maison renferme un ensemble fort riche de mobilier provençal, un plafond peint de la fin du XVeme siècle, de rares toiles peintes murales du XVIIIeme siècle, une galerie consacrée à l’œuvre du peintre symboliste belge Henry de Groux (1867-1930) qui séjourna dans ces lieux.


Un étage est consacré à l’ethnographie provençale : santons et crèches du XVIIIeme au XXeme siècle, costumes traditionnels, art populaire, outils anciens. On peut aussi y découvrir la célèbre patache (diligence) de Maillane et la presse qui servit à imprimer la première édition de Miréio en 1859, chef d’œuvre de Frédéric Mistral, ainsi que l’Aïoli, journal provençal créé au palais du Roure par Mistral et Folco de Baroncelli (1869-1943).


On mesure une fois de plus le courage, l’obstination, la force qu’il a fallu à cette femme pour mener à bien cette œuvre, au milieu des jaloux, des incompréhensions et des sourires sceptiques... Il n'est donc pas surprenant qu'elle ait consacré une de ses œuvres à la place de la femme au XIXeme siècle. Son essai sur La Femme et l'Amour dans la littérature française du XIXeme siècle, construit comme une trilogie autour de quelques auteurs emblématiques (leurs écrits, ce qu'ils en ont dit, ce que nous pouvons en penser) conviendra également aux féministes qui défendent les femmes qu'aux machistes qui les vénèrent…  Pierre


FLANDREYSY (Jeanne de). Essai sur la femme et l'amour dans la littérature française au XIXeme siècle. Paris, Librairie des annales et Librairie Nilsson, sd (1920). Un volume in-8. Broché sous couverture bleutée. [2ff bl], [2ff-titre], VIII, 427pp. Vignettes, lettrines et culs de lampe. Beau papier sans rousseurs. 25 € + port


FLANDREYSY (Jeanne de). Essai sur la femme et l'amour dans la littérature française au XIXeme siècle. Paris, Librairie des annales et Librairie Nilsson, sd (1920). Un volume grand in-8. Broché sous couverture cartonnée illustrée. [2ff bl], [2ff-titre], VIII, 427pp. Vignettes, lettrines et culs de lampe. Grand papier. Tirage de tête sur papier de Hollande (41/50). Vendu

2 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

"– En juin, quinze à vingt jours de mer me seraient très salutaire. Si tu vois la Flandreysy, lance là à ce sujet sur son amant. Je tire toujours des plans pour mes arrangements futurs." Octave Uzanne, lettre à son frère Joseph (extrait), avril 1907 depuis sa villégiature de St-Raphaël.

Le volume est en bonne place.
Merci

B.

Pierre a dit…

Octave semble avoir été un combinard de première ! Nul doute que Jeanne de Flandreysy fut moins calculatrice avec l'Uzanne ;-)) Pierre