lundi 19 mai 2014

Lettres d'une Péruvienne par Graffigny. L'édition Bruyset de 1792…




Françoise de Graffigny née d’Issembourg du Buisson d’Happoncourt (1695-1758) est une écrivaine lorraine qui eut son heure de gloire au siècle des lumières. Les lumières s'étant éteintes [sic], elle a disparu de nos mémoires aujourd'hui, d'autant que le roman épistolaire qui l'a rendu célèbre a été édité sans nom d'auteur… Dommage ! Ce fut une des premières à promouvoir des idées féministes.


Parmi ceux qui la fréquentèrent on trouve entre autres, Marivaux, Rousseau, D'Alembert ou Diderot. Françoise de Graffigny est aussi l’auteur de journaux intimes et d’une importante correspondance remplissant 14 volumes. Elle a écrit plus de 2 500 lettres sur une période de 25 ans. Ce sont les lettres de sa correspondance avec Devaux qui connurent le plus grand succès. 


Les quelques mois qu’elle passa de décembre 1738 à mars 1739 en compagnie de Voltaire et de sa maîtresse, Émilie du Châtelet enrichissent notre connaissance du quotidien de ces deux personnages célèbres et lui valurent une certaine notoriété et c’est ainsi que l’œuvre de Françoise de Graffigny ne disparut pas complètement de l’histoire littéraire…


L'œuvre que je présente aujourd'hui, parue en 1792, s'intitule Lettres d'une péruvienne. La première édition de cet ouvrage date de 1747 et eut de nombreuses rééditions. Ce roman épistolaire est écrit du point de vue d’une jeune péruvienne nommée Zilia que les Espagnols viennent d’enlever de son pays. Elle communique avec son amant Aza. Dans ses lettres, elle décrit les tourments qu’elle doit endurer lors de son voyage vers l’Europe.


Le bateau espagnol sur lequel elle voyage est vaincu dans un combat naval avec un navire français. C’est à ce moment qu’elle rencontre Déterville, le commandant du navire français, qui s’éprend d’elle. Une fois arrivée en France, elle se rend compte que son séjour sera beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. En apprenant à maîtriser la langue des Français, Zilia comprend que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être… Rien de changé, donc !


L'ouvrage fut mis à l'index en 1765. L'église catholique a toujours eu un peu de retard sur l'évolution de la société. Rien de changé, donc !  


Il y a deux ans, j'avais fourni au centre culturel de Villers les Nancy deux ouvrages des Lettres péruviennes pour la collection du centre culturel du château de Graffigny. J'espère renouveler… Pierre


GRAFFIGNY (Mme de). Lettres d'une péruvienne traduites en Italien avec des accents pour faciliter aux étrangers la prononciation de l'Italien, & les moyens de se familiariser avec la prosodie de cette langue. Par M. Deodati. A Lyon, chez Bruyset Freres, 1792. 2 volumes in 16. Reliure plein veau marbré, dos à 5nerfs, caissons fleuronnés, pièce de titre et tomaison maroquinées, roulette sur les coupes, toutes tranches mouchetées. Tome I : [2ff bl], [1 f faux titre], 407pp, [1f bl]. Tomme II : [1f bl], 375p, [1 f bl]. Bon état intérieur et extérieur. Notice de provenance. 120 € + port

2 commentaires:

Anonyme a dit…

... et puis rappelons ce superbe don :

http://www.cg54.fr/uploads/media/DPGraffigny.pdf

Xavier

Pierre a dit…

J'ai l'honneur d'avoir Pierre Mouriau de Meulenacker parmi mes lecteurs occasionnels. Qu'il soit remercié, ici, pour ses précisions éclairées au sujet des différentes éditions de l'auteure. Il a généreusement fait don de sa collection au Château de Villers les Nancy qui devient par la même, le château de la lumière.. Pierre