vendredi 14 novembre 2014

Essai sur la langue de La Fontaine. Edition originale de Charles Marty-Laveaux.

On pourrait simplement dire de Charles Marty-Laveaux (1823- 1899) dont je propose aujourd'hui un ouvrage à la vente qu'il fut archiviste-paléographe, d'abord attaché à la Bibliothèque nationale où il dirigea la rédaction du Catalogue des imprimés, puis aux archives de l'Académie française, puis à celles de l'Institut de France et enfin qu'il fut secrétaire-trésorier de l’École des chartes… Autant dire : j'ai recopié la fiche wikipédia ! Ce n'est pas un des moindres avantages des discours d'obsèques – nonobstant le fait que la personne n'est plus là pour en profiter – que de rendre hommage aux vies exemplaires…


" L'un de nos plus anciens confrères, M. Charles-Joseph Marty-Laveaux, vient de nous être subitement enlevé, le 11 juillet 1899, à Vitry-sur- Seine. Ses funérailles ont eu lieu le 13 juillet dans la plus stricte intimité. Telle avait été la volonté formelle du défunt. L'École des chartes et la Société de l'École ont vivement regretté de n'être pas représentées à cette triste cérémonie. Je l'ai tout particulièrement regretté. J'aurais voulu rendre un dernier hommage à la mémoire d'un camarade, d'un collègue et d'un ami, près duquel j'ai vécu et travaillé pendant plus de cinquante années. Cet hommage doit, sans plus tarder, lui être rendu dans un recueil auquel il a jadis donné plusieurs travaux remarquables. Charles Marty-Laveaux, par un excès de modestie, s'est toujours tenu sur les seconds plans : mais les services de genres très variés qu'il a rendus, pour n'être pas connus d'un grand public, n'en sont pas moins réels et ne sauraient être oubliés.


L'École des chartes s'honore de l'avoir compté parmi ses élèves, et la Société de l'École n'a pas eu, pendant bien des années, de membre plus actif et plus dévoué. Marty-Laveaux appartenait à cette promotion de l'École dont les études furent profondément troublées par un fâcheux concours de circonstances. Les jeunes gens qui avaient suivi en 1846 le cours de paléographie de Guérard ne purent guère profiter des bienfaits de l'ordonnance du 31 décembre 1846, qui avait réorganisé l'École sur des bases beaucoup plus larges que par le passé. Les cours de deuxième année commencèrent à la mi-mai 1847 et se terminèrent à la fin de juillet. Quant à ceux de troisième année, ouverts au mois de novembre, ils s'interrompirent à la fin de février 1848 et furent à peine repris de temps à autre pendant le printemps et l'été qui suivirent. L'enseignement de l'École n'en exerça pas moins une influence salutaire et durable sur l'esprit de Marty-Laveaux et sur la direction de ses travaux.


Nourri dès son enfance des souvenirs de son grand-père maternel, le grammairien Laveaux, il était encore sur les bancs quand il donna une nouvelle édition du Dictionnaire des difficultés de la langue française. Le goût inné qu'il avait pour les études grammaticales s'affermit et s'affina grâce aux conseils et aux encouragements d'un de ses professeurs, François Gruessard, dont il devint bientôt l'un des plus intimes amis, et auquel il a depuis payé sa dette de reconnaissance en retraçant, dans une notice émue, le caractère d'un maître bien-aimé et en rappelant les travaux qui lui avaient valu une juste célébrité [...]. En 1853, il avait donné dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes un Essai sur la langue de La Fontaine, prélude d'une édition très soignée des Œuvres du grand fabuliste et conteur, qui parut de 1856 à 1860. Il remporta en 1858 le prix que l'Académie française avait proposé pour un Lexique de la langue et du style de Corneille. Il s'était ainsi préparé de longue main à publier la monumentale édition des Œuvres de P. Corneille qui a pris place dans la Collection des grands écrivains de la France. […] Puisse la famille de Ch. Marty-Laveaux, digne d'un chef dont elle était justement fière, trouver quelque consolation dans la pensée que son deuil est partagé par de nombreux amis et que la vie dont j'ai simplement esquissé quelques traits sera citée comme exemple d'une carrière noblement et utilement remplie ! L. D. "


C'est justement cet Essai sur la langue de La Fontaine que je propose aujourd'hui à la vente. Je n'ai trouvé nulle part cette plaquette, dans son édition originale, chez mes confrères.

J'ai l'impression qu'un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout ! Pierre


MARTY-LAVEAUX (Charles). Essai sur la langue de La Fontaine. Paris, J.B. Dumoulin, 1853. Une plaquette in-8 (23,5/15). Broché, couverture bleue avec inscription manuscrite du titre et du nom du propriétaire. [2ff titre], 56pp, [1f bl]. Rare édition originale. 85 € + port

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