samedi 29 novembre 2014

Philippe Gandillet répond à vos questions...


Philippe Gandillet revient dès lundi à la boutique pour nous régaler de ses célèbres causeries. Bien évidemment, il est là pour booster mes ventes et présenter avec brio un ouvrage que je lui soumets mais il répond aussi avec beaucoup de bienveillance à vos courriers. Je retrouve par hasard une réponse qu'il a oublié de publier sur le blog ; une charmante cliente qui passe parfois à la boutique lui demandait quelques conseils sur la façon de gérer son ménage. Voici sa réponse circonstanciée…


Chère Madame,

Faites en sorte que le souper soit prêt à son retour. Préparez les choses à l'avance, le soir précédent s'il le faut. C'est une façon de faire savoir à votre époux que vous avez pensé à lui et que vous vous souciez de ses besoins. La plupart des hommes ont faim lorsqu'ils rentrent à la maison et la perspective de ce repas les rendra de fort belle humeur pour le reste de la soirée. Prenez quinze minutes pour vous reposer afin d'être détendue lorsqu'il rentre. Retouchez votre maquillage, soyez fraîche, pimpante et avenante comme un rayon de printemps ! Il a passé la journée en compagnie de gens surchargés de travail. Soyez attentive à ses soucis et faites mine de vous intéresser à sa conversation même si vous ne comprenez pas très bien de quoi il parle.


Au moment de son arrivée, éliminez tout bruit de machine à laver, de séchoir à linge ou d'aspirateur. Encouragez les enfants à être calmes. Accueillez-le avec un sourire chaleureux et montrez de la sincérité dans votre désir de lui plaire. Souvent les épouses aimantes préparent un apéritif à leur époux afin que celui-ci puisse se désaltérer en regardant la télévision. Il se peut que vous ayez des choses importantes à lui dire mais faites en sorte qu'elles ne lui gâchent pas sa soirée. Ne vous plaignez pas s'il est en retard à la maison pour le souper ou même s'il reste dehors toute la nuit. Considérez cela comme mineur par rapport à tout ce qu'il a pu endurer dans la journée. Proposez-lui de se reposer ou même de s'étendre dans la chambre à coucher. Arrangez-lui l'oreiller et enlevez-lui ses souliers. Parlez d'une voix douce et apaisante. Ne lui posez pas de questions et rappelez-vous qu'il est le maître du foyer et,qu'en tant que tel, il a droit à tous les égards nécessaires…


Lorsqu'il a fini de souper, votre mari vous proposera sûrement de débarrasser la table à votre place. Déclinez son offre fermement car il risquerait de se sentir obligé de la répéter par la suite et après une longue journée de labeur, il n'a pas besoin de ce travail supplémentaire. Encouragez-le plutôt à se livrer à ses passe-temps favoris. Un époux bibliophile pourra, par exemple, se retirer dans sa bibliothèque. Si vous avez, vous-même, des petits passe-temps insignifiants, il n'est peut-être pas nécessaire de l'ennuyer avec tout ça. Une fois que vous êtes tous les deux retirés dans la chambre à coucher, préparez-vous à vous mettre au lit aussi promptement que possible. Assurez-vous une dernière fois d'être à votre meilleur avantage ; soyez avenante sans être aguicheuse ; soyez prévenante sans être obséquieuse… Il est important de toujours vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation de lui obéir. S'il estime qu'il a besoin de dormir immédiatement… qu'il en soit ainsi !


Si votre mari suggère l'accouplement, acceptez-le alors avec une joie contenue en gardant à l'esprit que le plaisir de l'homme est plus important que celui de la femme. Un petit gémissement à la fin du devoir conjugal est souvent apprécié par l'époux qui sait ainsi quand l'ébat est terminé ! S'il suggère des pratiques moins courantes, montrez-vous soumise mais indiquez-lui votre éventuel manque d'enthousiasme en gardant le silence ; il est heureusement  probable que votre mari s'endorme rapidement pendant la phase préliminaire. Vous pourrez alors remonter le réveil afin d'être debout peu de temps avant lui, le matin. Il n'est pas, en effet, de plus bel hommage à la femme que le sourire d'un époux à qui on amène son petit déjeuner au lit, le matin...

Votre dévoué. Philippe Gandillet

vendredi 28 novembre 2014

Li Margarideto de Joseph Roumanille avec un poème dédicacé au tout jeune Mistral !


Joseph Roumanille fut l'un des sept félibres fondateurs du félibrige. Poète et journaliste, il travailla à associer toutes les littératures de langue provençale et publia une célèbre anthologie des œuvres des divers auteurs sous le titre Li Prouvençalo.


Né à Saint-Rémy de Provence en 1818, à partir de 1834, il fait ses études au collège de Tarascon, puis, après avoir travaillé comme clerc de notaire dans notre ville entre 1836 et 1839, il publie ses premiers vers dans L'Echo du Rhône. Il travaillera ensuite comme surveillant et professeur à Nyons et au collège Dupuy (Aujourd'hui Louis Pasteur) à Avignon où il rencontrera Frédéric Mistral, l'un de ses élèves.


Il établit les principes de l'orthographe nouvelle du provençal et participa, avec son élève, à la fondation du Félibrige, dont il sera le deuxième "Capouliè" à la suite de Mistral. Organisateur du mouvement, libraire et éditeur, il est un acteur essentiel du développement de la culture provençale. Il décédera le 24 mai 1891 en Avignon veillé par Folco de Baroncelli. Mistral, alors en voyage en Italie, fut profondément désorienté par la disparition de celui qui avait été le maître de sa jeunesse et l'ami de toute sa vie.


En 1847, il a 29 ans et fait publier à Paris un recueil de poèmes, chacun d'eux dédicacé à ses amis poètes. C'est cette édition originale que je propose aujourd'hui à la vente. Elle a ceci de très remarquable qu'un des poèmes est dédié à Frédéric Mistral… Et c'est là qu'un peu de culture générale est bien utile pour valoriser les ouvrages mis en vente par les libraires dans leur boutique ! Je me suis dit : " Mon cher Pierre (nous nous vouvoyons dans l'intimité), en 1847, Mistral ne devait pas être bien vieux, non ? ". Eh oui ! 17 ans ! Quel scoop ! Joseph Roumanille avait vu dans son jeune élève, l'étoffe d'un "Prix Nobel de littérature" qui lui sera décerné 57 ans plus tard. Quelle clairvoyance !


Le reste de l'ouvrage est à l'unisson. Les plus grands poètes de l'époque sont mis en exergue. La fin de l'ouvrage contient des textes de l'auteur mentionnant des poèmes de ses confrères et des biographies rares comme celle de Desanat et celle d'Hegesippe Moreau.


Il devient libraire-éditeur sur Avignon en 1855. Sa maison d'édition éditera L'Armana prouvençau (l'Almanach provençal) ou encore Mireille de  Frédéric Mistral. Quand la librairie ferma dans les années 1980 pour laisser la place à une "boutique à touristes", la ville d'Avignon n'eut pas l'idée - ni l'envie - de se rendre acquéreur de ce symbole. Dommage ! Un agréable achat, bien relié – avec un bel ex-libris de la famille "De Loriol" - que j'aurai plaisir à céder à un amateur. Pierre


ROUMANILLE (J.). Li Margarideto (Les Pâquerettes).  Poésies provençales. Techener, Paris 1847. Un volume In-8. Cartonnage recouvert d'une demi-percale rouille à coins, plats de papier marbré, dos lisse, pièce de titre à lettres dorées, gardes colorées. Dédicaces prestigieuses dont une à Mistral - il n'a que 17ans ! - , Desanat, etc… Edition originale. Bel état. 240 € + port

jeudi 27 novembre 2014

Jean-Foi Vaillant : l'édition originale de son histoire des monnaies Ptolémaïques...


Louis XIV, grand amateur d'art, fut un roi numismate. Pour constituer des collections dignes de la France, le Roi Soleil s'est appuyé sur un vaste réseau d'hommes de lettres, d'émissaires et d'ambassadeurs. L'un d'entre eux s'est particulièrement distingué : il s'agit de Jean-Foi Vaillant, numismate Picard né en 1632 dont le site "sacra-moneta" nous retrace le parcours…


Vaillant naît à Beauvais le 24 mai 1632. Très tôt orphelin de père, son éducation est prise en charge par un de ses oncles qui le destine à une carrière dans la magistrature. Cet oncle, outre le soin apporté à l'éducation de son neveu, présente l'avantage de disposer d'une fortune confortable. A sa mort, Jean-Foi Vaillant hérite et peut laisser libre cours à ses goûts ; il abandonne les études de droit pour celles de la médecine. Son doctorat en poche, sa carrière démarre à Beauvais où il installe un cabinet médical. C'est le plus grand des hasards qui le met sur la voie de la numismatique. Alors qu'il était en train de labourer son champ, un paysan des environs de Beauvais découvre un trésor de monnaies romaines. Le laboureur chanceux les remet au docteur Vaillant : celui-ci vient de rencontrer la numismatique, à laquelle il va consacrer le reste de son existence !


Jean-Foi Vaillant commence alors une collection, noue quelques contacts avec des hommes de l'art, tels que son cousin Foy de Saint-Hilaire, chanoine de Beauvais, ou encore Pierre Seguin, doyen de Saint-Germain l'Auxerrois à Paris. Ce dernier perçoit immédiatement l'exceptionnelle érudition de Vaillant et fait jouer ses réseaux. Colbert, en effet, est alors à la recherche d'hommes savants volontaires pour partir à l'étranger à la recherche d'œuvres d'art et de monnaies pour enrichir les collections du roi. Dès lors Vaillant se retrouve chargé de mission à l'étranger pour le compte de Louis XIV, tâche qui lui permet d'approfondir ses connaissances. Il écume la Méditerranée en quête de nouvelles pièces; ses voyages le conduisent en Italie, en Sicile et en Grèce où il collecte un très grand nombre de monnaies rares ; grâce au zèle de Vaillant le cabinet des médailles du roi devient rapidement le premier d'Europe...


C'est lors d'un de ces nombreux déplacements que se produit l'épisode des barbaresques. En 1674, Vaillant s'embarque à Livourne pour se rendre à Rome lorsqu'il est fait prisonnier par des pirates et conduit à Alger où l'industrie des corsaires bat son plein. A cette époque en effet, la Méditerranée occidentale est infestée de pirates qui se sont fait une spécialité de la capture d'otages ; ceux-ci sont libérés après une détention plus ou moins longue, contre une rançon sonnante et trébuchante. Avant Jean-Foi Vaillant, Cervantès en personne a été l'otage des pirates ; il a eu cependant moins de chance que Vaillant, qui, grâce à son riche et puissant protecteur ne passe que quatre mois et demi en détention à Alger. Lorsqu'il est relâché, on lui rend même une vingtaine de monnaies d'or et 200 monnaies d'argent antiques avec lesquelles il était arrivé.


Vaillant reprend la mer sur une barque et se croit tiré d'affaire lorsqu'il aperçoit un corsaire qui s'avance de nouveau à toutes voiles dans sa direction. Pris de panique et redoutant une nouvelle captivité, il s'empresse d'avaler sa précieuse cargaison - tout au moins les monnaies d'or ! Par chance, un coup de vent éloigne le bateau pirate et Vaillant parvient à Marseille sain et presque sauf. Les monnaies d'or l'incommodent sérieusement par leur poids et il craint un instant pour sa santé mais, comme le dit J. Spon dans son récit de voyage, la nature fut plus habile que les hommes de l'art et la moitié du petit trésor revit bientôt la lumière du jour (sic). Le même J. Spon, raconte également que Vaillant, lors de son passage à Lyon, aurait rencontré Sylvestre Dufour, un de ses anciens amis et grand amateur de monnaies antiques. Apprenant que Vaillant avait encore dans ses entrailles un "aureus d'Othon" il aurait témoigné du plus vif désir de l'acquérir, sans même la voir; le marché fut conclu et ce n'est que quelques heures plus tard que Vaillant fut en mesure de tenir sa promesse...


Cet épisode tragi-comique n'a pas dissuadé Jean-Foi Vaillant de poursuivre sa mission ; l'infatigable explorateur numismate repartit vers des destinations encore plus lointaines et dangereuses : l'Egypte et la Perse. Tout en accomplissant sa mission pour le roi, Jean-Foi Vaillant s'est consacré activement à l'écriture de nombreux ouvrages numismatiques qui l'ont placé parmi les hommes les plus érudits de son temps. C'est un de ses ouvrages que je vous propose aujourd'hui à la vente. Édité par un libraire hollandais en 1701, son édition originale de " Historia Ptolemoerum Egypti regum, ad fidem numismatum accommodata" rassemble l'ensemble des monnaies Ptolémaïques (Le Royaume ptolémaïque était un royaume hellénistique en Égypte).


Vaillant meurt en 1706, à l'âge de 75 ans, alors qu'il travaillait à un nouvel ouvrage… Numismate érudit, laborieux et éclectique, il fut – bien avant les chercheurs de métaux d'aujourd'hui qui sillonnent nos campagnes avec leur poêle à frire - un véritable aventurier de la numismatique. Pierre


VAILLANT, J. Historia Ptolemaeorum aegypti Regomme, Ad fidem NUMISMATUM accommodata. Amsterdam, Gallet, Huguetanorum, 1701. Un volume in folio. Plein veau moucheté, dos à 6 nerfs, caissons fleuronnés, titre en lettres dorées, roulette sur les coupes, tranches mouchetées. {1fbl], [10 ff titre], 218pp,[1fbl]. Page de titre imprimé en rouge et noir et avec une grande vignette allégorique gravée. Grande vignette allégorique de dédicace. 102 belles gravures de pièces de monnaie dans le texte. Une mouillure d'angle aux deux premières feuilles et page 163 à 169, une coiffe restaurée, intérieur frais, quelques salissures sur la reliure. Bon état général. 860 € + port

mercredi 26 novembre 2014

Estimation de lettres manuscrites : facile ?




Lettres et autographes : Pour une fois, c'est moi qui vais vous demander un conseil, un avis ou une ligne de conduite qui pourraient m'aider à argumenter mes estimations pour les documents manuscrits. J'étais à une présentation d'ouvrages dans une salle des ventes, cet après-midi, et je peux vous assurer que je n'étais pas le seul à méconnaitre cette facette de la bibliophilie. Dommage car, j'ai noté que le marché du manuscrit allait devenir très porteur dans l'avenir puisqu'une société d'investissement à placement spéculatif qui phagocytait le marché, jusqu'à là,  avait quelques démêlés avec la justice ! Voici une nouvelle qui va réjouir, à la fois, les particuliers qui pourront de nouveau s'approprier une part de leurs "idoles" et les modestes libraires qui pourront tirer un honnête bénéfice de cette activité…


Bon ! La première étape reste quand même, pour le libraire, à trouver du "matériel", c'est-à-dire à trouver des lettres ou des autographes de personnes célèbres ! Ensuite, il faut proposer une estimation étayée de cet envoi si le vendeur qui vous amène la lettre a encore moins de compétence que vous ! Et c'est là que je bloque ! Il est évident qu'une lettre de Victor Hugo à son plombier a moins de valeur qu'une lettre du même auteur à son éditeur pour lui soumettre le nom du héros de son dernier roman… Mais quelle est la cote des auteurs ou des personnalités qui ont marqué notre histoire ? Et comment juger ? On fait ça au mot… à la ligne ? Je vais vous donner trois exemples avec des lettres de Valéry – Paul, pas François ! - et vous pourrez me soumettre vos réflexions et vos estimations. Pour simplifier, vous pouvez me proposer l'estimation que vous auriez faite pour une enchère de départ dans une salle des ventes. Munissez-vous de vos loupes, c'est parti ! Pour l'authentification, il faut me faire confiance.

Les outils de l'amateur de manuscrit...
1ere lettre – juin 1924 : Paul Valery remercie des amis qui lui ont envoyé des oiseaux corses à bequeter… Si ce n'était le style flamboyant du maître, cela pourrait paraitre un peu léger. Où l'on apprend que Paul Valéry était de constitution fragile…


2eme lettre – avril 1932 : Le même à la même. Toujours de constitution fragile et débordé… Il se propose de soudoyer une partie de ses confrères pour une affaire de la plus haute importance que nous ne connaitrons pas. Le "finishing-joke" est sympa !



3eme lettre : juillet 1924 : Lettre à un autre compatriote corse.  Encore une ténébreuse affaire dont on ne connaitra pas le fond. Paul Valéry écrit sans rien dire… 


Voilà ! Vous pouvez m'aider. Mais vous n'êtes pas obligé ;-)) Des experts ès-manuscrits vont vraisemblablement revenir sur la place pour proposer de nouveau leurs services. Pierre

mardi 25 novembre 2014

Les fameux voyages de Pietro Della Valle...


Pietro Della Valle (1586-1652) est l'un des voyageurs les plus remarquables de la Renaissance. Il identifia Babylone, révéla l’existence de l’écriture cunéiforme et devint un des premiers spécialistes de la Syrie. Il restera, dans la mémoire collective, celui qui a introduit en Europe le chat persan et le café…


Originaire d’Éthiopie, au XVème siècle, l'expansion du café se fit d'abord dans l'Arabie voisine. On appelait alors cette boisson aux effets stimulants "K'hawah". L'alcool étant interdit par l'islam, le café y rencontre un gros succès… L'alcool étant autorisé par la religion catholique, le café y rencontre aussi un gros succès – il faut avouer que le mélange est sympa ! Le vieux continent connaît alors, grâce à Della Valle, une véritable effervescence autour des boissons chaudes avec les arrivées récentes du chocolat (1528) et du thé (1610).


Pietro Della Valle nait dans une famille aristocratique romaine, reçoit une formation approfondie, étudie la musique et les lettres, s'intéresse à la médecine et aux sciences. Il devient membre de l'Accademia degli Umoristi, et se lie d'amitié avec des explorateurs comme Diego de Urrea Conca ou les frères Vecchietti . En 1611, il participe à une expédition de la flotte espagnole contre les pirates sur la côte méditerranéenne. Il entreprend ensuite un pèlerinage en Terre Sainte en Juin 1614. Il reste à Istanbul de Août 1614 à Septembre 1615, puis s'embarque vers Alexandrie avant de voyager par voie terrestre au Caire, au mont Sinaï, et dans la bande de Gaza, pour finalement atteindre Jérusalem à temps pour Pâques 1616.


On remarquera, dans cette relation de voyage, les comparaisons que l'auteur fait entre les monuments égyptiens et ceux de son pays natal. Tout en manifestant une certaine nostalgie pour la splendeur des monuments romains, il reconnaît que les bâtisseurs égyptiens étaient "ingénieux" et qu'en tout premier lieu, les pyramides créent l'étonnement.


Sur le chemin du retour, il décide de rejoindre une caravane à destination de Bagdad pour offrir ses services à Shah'Abbās I - dont la réputation de tolérance religieuse a permis l'établissement d'une colonie de Chaldéens et de chrétiens nestoriens - dans une "croisade" contre les Ottomans ; deux années de voyage à travers l'empire ottoman auraient donc renforcé son antipathie pour les musulmans ? Pas que… A Bagdad, il s'éprend d'Ma'ani Jowayrī, fille d'un père catholique nestorien et une mère arménienne ! Ils se marient en Décembre 1616.


Ce récit de voyage se lit comme un roman. Cette rare édition de 1670 devrait ravir quelques collectionneurs. On dit de l'auteur qu'il partit en Orient pour oublier un chagrin d'amour. On dit aussi qu'il en rapporta d'autres en se mariant... Pierre


VALLE (Pietro della). Les fameux voyages [...]. Paris, Chez Gervais Clouzier, 1670. 1 volume in-4 (18/24cm). Reliure plein veau granité, dos à nerfs fleuronnés, lettres dorées, tranches mouchetées. [1f bl], [4ff titre], 348pp, 102pp, [4ff table], [1fbl]. Mors consolidés, intérieur frais, quelques brunissements. Bon état général pour ces dix-huit lettres qui sont la première partie de l'œuvre complète. Lettres 1-10 de Constantinople, 11-12 du Caire. 13-15 d'Alep (13 sur Jérusalem), 16 du Désert, 17-18 de Bagdad. 520 € + port