jeudi 7 mai 2015

Œuvres Complètes de François Baucher. L'édition définitive de 1867...

Le cheval est soumis à toutes les règles communes aux êtres sensibles et intelligents...
Il était de tradition pour un vétérinaire d'être un cavalier (plus ou moins chevronné) si l'on voulait exercer son art sur la plus belle conquête de l'homme… Pour ma part, j'ai rapidement compris que le cheval était un animal dangereux par ses deux bouts, c'est pourquoi en passant plus de temps au cul des chevaux que sur une selle, j'ai appris à le respecter, à le craindre mais aussi à le dominer… Mon passage à Saint-Cyr Coetquidan, en tant qu'Aspirant vétérinaire pendant 18 mois, en 1981 (merci Mr Mitterrand !) m'a permis de combler mes lacunes de cavalier et c'est à cette époque que j'ai entendu parler de François Baucher.


François Baucher fut un maître de dressage français. Né en 1796 dans une famille modeste, il part en Italie à 14 ans chez son oncle qui dirigeait à Milan les écuries du prince Borghèse et suit les leçons du maître Frederico Mazzuchelli qui lui enseignera ce qui devait devenir la base de son équitation : « Annihiler toute volonté chez le cheval et la remplacer par celle du cavalier ».


De retour en France, il deviendra piqueur chez le Duc de Berry jusqu'en 1820 où il prend la direction de deux manèges au Havre et à Rouen. C'est en montant un cheval lourd à la main, qu'il eut l'intuition d' opposer une tension de rêne égale à la force que mettait l'animal à lui résister attendant que les contractions parasites de la nuque et de l'encolure aient cédé.


Il publie en 1833 son Dictionnaire d'Équitation, où il expose les bases de sa méthode. Cet ouvrage est resté une référence jusqu'à nos jours même si l'humilité n'apparaît pas comme une caractéristique de son auteur. En 1834, il revient à Paris au manège de la rue Saint-Martin. Il acceptera même de se produire au cirque des Champs Élysées ! C'est là que commencera la rivalité avec un autre maître qui officiait non loin de là, au manège de la rue Duphot, le Vicomte d'Aure…


Il présentera, outre les airs d'école et les changements de pied au temps (dont il revendique la paternité... ainsi que d'Aure), des numéros plus éloignés de l'art équestre (cheval assis à table, tirant le canon etc.). En 1837, il publie son deuxième ouvrage, suivi par Les passe-temps équestres (1840), le Dialogue sur l'équitation (1841) et en 1842 par sa fameuse Méthode d'équitation basée sur de nouveaux principes. Ce dernier ouvrage fut un succès éclatant avec trois éditions en moins de six mois.


La concurrence restée fameuse entre Baucher et d’Aure pour la direction de l’Ecole de cavalerie de Saumur en 1842 ayant tourné en faveur de l’élégant aristocrate, Baucher reprit son travail au cirque après une tournée dans les capitales d’Europe. Le temps lui avait amené la gloire, et sa Méthode d’équitation connaissait un vif succès avec huit éditions en quatre ans. 


On trouve ainsi dans son œuvre quantité de recommandations sur l’attitude qu’il entendait faire adopter à ses élèves vis-à-vis de ce bel ami de l’homme : " Plus l’homme veut avoir d’empire sur l’animal, plus il doit s’attacher à lui faire comprendre et juger ses propres impressions ". Ceci est, bien évidemment, applicable à l'homme mais pas toujours mis en pratique, non ? Pierre


BAUCHER (François). Œuvres Complètes de F. Baucher. Méthode d’équitation basée sur de nouveaux principes revue et augmentée. Treizième Édition suivie des Passe-temps Équestres, Dialogues sur l’équitation, Dictionnaire raisonné d’équitation, Nouveaux Moyens Équestres, Dernières innovations, Examen rétrospectif, Nouveau travail raisonné avec le caveçon.  Paris,chez l'auteur et J. Dumaine, E. Dentu, 1867. Un fort volume grand in-8. Demi-basane fauve, dos lisse, filets dorés, pièce de titre. 640 pages, 17 planches hors texte. Restauration coiffe supérieure et mors du 1er plat. Grande fraicheur. Très bel exemplaire. Vendu

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