jeudi 14 janvier 2016

Mémoire écrit par Marie-Thérèse-Charlotte de France ; texte original paru chez Plon en 1892.


Marie Thérèse Charlotte de France est appelée « Madame » ou « Madame Royale », sa mère l’appelant toutefois par le surnom de « Mousseline la Sérieuse ». Elle est le premier enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette, né après plus de huit ans de mariage. Emprisonnée au Temple depuis 1792, elle devient, après la décapitation de son Père, puis celle de sa mère et le décès de son frère Louis XVII le 8 juin 1795, un objet de compassion. Elle sera échangée contre des conventionnels le 19décembre 1795 et sera remise à son cousin germain, l'empereur d'Autriche.


De nombreux articles, des brochures demandaient, en effet, à la Convention nationale sa libération, entraînant un véritable mouvement de l’opinion publique en faveur de la princesse. À travers romances et articles, cette princesse devient une héroïne romantique. Cependant, au-delà de cet aspect sentimental, la louange de Madame Royale cache une condamnation de la Révolution. Ce mouvement en faveur de Marie-Thérèse n’était pas dû au hasard… Le personnage de Madame Royale a contribué à unir modérés et royalistes dans la lutte qui les opposait à la Convention nationale et qui déboucha sur le 13 vendémiaire et la défaite de cette insurrection face à un petit général qui deviendra célèbre !



Avec la Restauration, plusieurs devoirs incombent alors à cette reine sans le titre. Le premier est de perpétuer la dynastie. C’est un échec, le duc d'Angoulême étant impuissant, elle n'aura jamais d'enfant (sic). Cet échec paraît d’autant plus grand qu’elle est la dernière détentrice du sang de Louis XVI. Pourtant, la place de la duchesse reste à part. Tout d’abord, elle apparaît sans cesse, dans les moments de crise dynastique, comme un recours possible pour porter la couronne. Tel fut le cas une première fois en 1820, lorsque son beau-frère le duc de Berry est assassiné puis une deuxième fois, en 1830, lorsqu'elle est chassée par l'arrivée de Louis-Philippe au pouvoir.


La douce et triste "orpheline du Temple" reprendra le chemin de l'exil, enfermée dans son rôle de victime de l’histoire.Elle mourut en exil à Frohsdorf, près de Vienne et fut inhumée dans le monastère franciscain de Castagnavizza de Nova Gorica aujourd'hui en Slovénie.

A ce jour, aucun des projets concernant le rapatriement de sa dépouille à la Basilique Saint Denis n’a encore abouti.


Je propose aujourd'hui à la vente le texte du manuscrit que le petit-fils de Madame de Chanterenne (Dame de compagnie de Madame Royale) avait remis au comte de Chambord et qui fut publié en 1892. Il s'agit selon toute vraisemblance du texte original. Ce même manuscrit fut reproduit en fac-similé en édition de luxe, en 1923.


La compagne de la prisonnière du Temple ayant été choisie avec soin, son rôle essentiel consista à la surveiller de près. Il va de soi que les mémoires rédigés dès lors par Marie-Thérèse - et à l'instigation même de Madame de Chanterenne ! - n'échappèrent pas à sa vigilance ! Dans ces circonstances, il est évident qu'il n'était pas permis à cet écrit de s'écarter de la vérité républicaine officielle… Pierre


ANGOULEME (Duchesse d'). Mémoire écrit par Marie-Thérèse-Charlotte de France, sur la captivité des princes et princesses ses parents, depuis le 10 août 1792 jusqu'à la mort de son frère arrivée le 9 juin 1795. Publié sur le manuscrit autographe appartenant à Mme la Duchesse de Madrid. Paris, Plon, (15 octobre) 1892. Un volume in-8. Reliure demi chagrin rouge cerise, dos à nerfs, filets et caissons fleuronnés, titre en lettres dorées.167 pp. Gravures sous serpente. Peu fréquent à la vente. Vendu

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